Je suis effrayé. De jour en jour, la situation de la Guinée devient de plus en plus inquiétante, en tout cas pour ceux d’entre nous qui réfléchissent encore dans la raison, sans passion pour sauver le devenir de la nation. Sinon, chaque jour que Dieu fait, la flamme de l’espoir s’éteint de plus en plus, la société perd le repère et la vie humaine sur cette terre semble n’avoir aucune raison d’être. Où allons-nous ? Qu’avons-nous fait à Dieu pour devenir un tel peuple ?
La Guinée, autrefois pionnière de toutes les luttes pour les causes humaine et humanitaire, n’a plus de valeur pour l’être humain. On se détruit et on détruit tout ce qui nous lie. On s’humulie et on humulie tous ceux qui méritent d’être grandi.
Bref, chacun se plaît désormais sur le malheur de l’autre. Plus de communion et aucune compassion. Même devant la mort, on sent que nous sommes devenus une société dévastée de sa culture, de la morale et de la dignité humaine. Est-ce pour ça que Dieu nous prive de tout ce qu’il y a de bien et de bon pour une société normale ?
A observer de plus près le degré de fragilisation de notre société, de déshumanisation de notre peuple, on est amené à se poser la question si nous méritons d’être appelés une Nation ?
C’est très dommage que dans le pays de Samory Touré, de Dinah Salif, d’Alpha Yaya Diallo et de N’zebela Togba Pivi, que nous n’ayons plus rien pour nous assembler positivement pour qu’on se ressemble comme les enfants unis par le sang.
Sinon, comment comprendre que sur la dépouille mortelle d’une personne à la taille de l’ex-première dame, qu’on veuille adresser les condoléances au peuple de Guinée et occulter son mari de son vivant ? Malgré l’ignominie de l’acte, qu’on ne veuille pas prendre du recul pour réparer le tort. Cela pourrait s’apparenter à l’arrogance, au manque d’élégance et de civilité.
Pire, il y en a parmi les Guinéens qui trouvent de la justesse dans cette forfaiture d’une autre époque. Certains vont jusqu’à soutenir qu’on ne doit aucunement prendre en compte l’avis du mari de la défunte pour décider des funérailles à organiser. Dans leur bêtise, ils vont jusqu’à dire que la dépouille appartient à la République. Ce qui n’est pas tout faux. Mais avant, elle appartient d’abord et avant tout à celui qui l’a légalement et légitimement épousé. A bien d’égards, cette évidence est sans équivoque.
Au-delà, qui d’entre nous s’imagine écarté des funérailles de son épouse ? De son époux ? De son enfant ? Ou d’un membre de la famille dont on a la responsabilité ?
Ce qui est encore odieux, certains vont jusqu’à porter leur jugement sur l’intimité du couple. Ont-ils été associés au mariage ou à la vie du couple pour prétendre apporter des témoignages ou jugements ? De quoi se mêle-t-on ? Pourquoi vouloir à tout prix mettre sa main dans la poche d’un boubou que l’on ne porte pas ?
En ce que je sache, l’ex-première dame est morte sous le sceau de Monsieur Alpha Condé. Une raison de plus de le laisser jouir pleinement de son droit de veto sur la dépouille de sa femme.
D’ailleurs, pourquoi vouloir à tout prix lui arracher ce droit ? En vertu de quoi ? Et pour quel but recherché ?
Malheureusement, tellement que la société Guinéenne est malade, même ceux qui sont censés faire entendre raison sur la foi des législations dont nous jouissons (loi de la République et celle Islamique), ont préféré se taire comme la terre.
Personne n’a osé rappeler à ceux qui sont dans le désir acharné de récupérer les choses pour leur compte, qu’ils n’ont de droit en la matière que ce que décidera le mari de la défunte. On ne peut pas être plus royaliste que le roi.
L’autre chose à déplorer, qu’il ait encore des Guinéens, sans scrupule ni pudeur, qui veuillent tout faire pour donner satisfaction aux autorités temporaires de Conakry dans leur quête, pour espérer se faire une place à l’ombre du pouvoir. Où va notre monde avec une telle cupidité sans retenue ?
Parallèlement à eux, d’autres ont eu le malin plaisir de se mettre dans la peau de l’ange de la mort, pour insinuer une prétendue mort de la maman de notre regrettée première dame. Pour quelle fin ?
A ce stade, il est temps d’agir. Il faut agir pour sauver la nation de cette situation de dépravation. Il faut agir dans le bon sens pour sauver la République de demain où il sera beau de vivre en un ensemble unis et solidaire.
Mamoudou Babila KEÏTA, Journaliste.
Notre société est à une phase de ses défaillances non négligeable, nos coutumes, bonnes mœurs et traditions sont enterrés, la religion rejetée, le sacré mis dans les désarrois, mais que les auteurs de ces forfaitures sachent qu’ils sont entrain, s’ils ne l’ont pas fait d’ailleurs, de courrousser Dieu le Créateur. Qu’ils sachent qu’à cause des gens comme eux, dans des époques très lointaines derrière nous, Dieu a neutralisé des peuples et fait naître d’autres à leur place.